Le PIB dans la zone euro enregistre sa plus forte progression depuis un an et demi
Une fois n’est pas coutume, la croissance de l’économie européenne fut la surprise positive au premier trimestre de cette année. Ainsi, le produit intérieur brut de l’ensemble de la zone euro a augmenté de 0,3% en glissement trimestriel, enregistrant sa plus forte progression depuis un an et demi. Ceci écrivent Guy Wagner et son équipe dans leur dernier rapport d’analyse sur les marchés financiers, les « Highlights ».
« Les 4 principales économies de la zone euro, à savoir l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne, ont toutes dépassé les attentes des analystes et contribué à la croissance favorable », dit Guy Wagner, chief investment officer (CIO) de la société de gestion BLI - Banque de Luxembourg Investments. Aux Etats-Unis, la progression du PIB a légèrement ralenti au premier trimestre, s’établissant à +1,6% en rythme annualisé par rapport au quatrième trimestre de l’année passée. « Néanmoins, le ralentissement résultait principalement de la faiblesse des inventaires et de la force des importations, la croissance sous-jacente ayant été plus forte que le chiffre phare ne le laisse apparaître. » En Chine, la progression du PIB de 5,3% en glissement annuel suggère que l’activité économique semble suivre un rythme de croissance en ligne avec l’objectif officiel de 5%.
Après le ralentissement considérable de l’inflation des deux côtés de l’Atlantique au cours des 18 derniers mois, le retour vers l’objectif de 2% devient plus épineux. Guy Wagner
Inflation : le retour vers l’objectif de 2% devient plus épineux
« Après le ralentissement considérable de l’inflation des deux côtés de l’Atlantique au cours des 18 derniers mois, le retour vers l’objectif de 2% devient plus épineux », estime l’économiste luxembourgeois. Ainsi, aux Etats-Unis, le taux d’inflation global a augmenté à 3,5% en mars. Dans la zone euro, le taux d’inflation global est resté inchangé à 2,4% au mois d’avril.
Les taux directeurs restent inchangés aux Etats-Unis et en Europe
Conformément aux attentes, la Réserve fédérale américaine a laissé inchangés ses taux directeurs lors de sa séance du premier mai. Après les dernières statistiques inflationnistes décevantes, le président Jerome Powell a toutefois tempéré les espoirs d’un relâchement monétaire imminent, reconnaissant l’absence récente de progrès vers l’objectif d’une inflation de 2%. Le plus haut responsable monétaire américain maintient l’avis que le prochain mouvement sur les taux d’intérêt devrait constituer un mouvement baissier dont le calendrier dépendra de l'évolution des chiffres publiés. Dans la zone euro, la Banque centrale européenne a également laissé inchangés ses taux directeurs lors de la réunion du mois d’avril. Néanmoins, la présidente Christine Lagarde a laissé entendre qu’en l’absence de la publication de statistiques inflationnistes défavorables, une première baisse de ses taux directeurs lors de la prochaine séance début juin serait très probable.
Remontée significative des taux d’intérêt à long terme
La détérioration des statistiques d’inflation aux Etats-Unis a déclenché une remontée significative des taux d’intérêt à long terme. Les taux longs européens ont suivi la tendance de leurs homologues américains, même si les chiffres d’inflation en Europe sont restés plus favorables. Ainsi, le taux de référence à 10 ans a augmenté à la fois en Allemagne, en France, en Italie et en Espagne.
Tendance haussière des marchés boursiers provisoirement stoppée
Après 5 mois de hausses consécutives, les marchés boursiers ont légèrement reculé en avril. Guy Wagner : « La ténacité de l’inflation américaine suscitant la remontée des taux d’intérêt à long terme et des incertitudes concernant l’amorce du relâchement monétaire de la Réserve fédérale a, du moins temporairement, interrompu la tendance haussière des marchés établie depuis novembre 2023. » La saison de publication des résultats a plutôt été favorable jusqu’à présent, de nombreuses entreprises bénéficiant de la résilience économique. Globalement, l’indice des actions mondiales MSCI All Country World Index Net Total Return exprimé en euros a reculé, après les multiples records successifs engrangés au cours des mois antérieurs. « Au niveau sectoriel, les services publics, l’énergie et la consommation de base ont affiché les meilleures performances alors que la consommation discrétionnaire, la technologie et l’immobilier ont enregistré les baisses les plus importantes. »